La French Revolution
À la rencontre des marins qui espèrent apporter leur touche française à la prochaine édition de The Ocean Race...Text by Jonno Turner / Hugo Chartier
Depuis 1973, The Ocean Race a été le test ultime pour une équipe sportive - et la prochaine édition promet de l’être encore un peu plus.
De nouveaux bateaux - les IMOCA 60 à foils - s’affronteront pour The Ocean Race trophy. De leur côté, les marins décrivent déjà cette classe comme la plus extrême jamais vue sur une course autour du monde en équipage.
Cinq pieds plus courts que les VO65 qui nous offraient une course époustouflante lors de la dernière édition, les IMOCA ne sont pas définis par le terme ‘confort’, et avec un équipage composé de cinq marins plus un OBR, il y a un nouveau sens au terme ‘life at the extreme’.
Mais l’arrivée des IMOCA 60 dans la course la plus brutale qui soit n’est pas uniquement une histoire d’aller vite sur l’eau - c’est aussi l’occasion de combiner deux univers bien distincts de la course au large, afin de créer un écosystème plus durable pour les marins, qui s’attaquent à tour de rôle aux évènements les plus prestigieux de notre sport.
L’IMOCA a été reconnue comme classe internationale en 1998, et n’a cessé de gagner en notoriété depuis, étant la classe de référence sur le Vendée Globe notamment. À l’automne 2020, une nouvelle armada de 30 bateaux quittera le port des Sables d’Olonne pour un nouveau tour du monde en solitaire.
Désormais, et pour la première fois, il y a un lien durable entre le Vendée Globe - première course en solitaire - et The Ocean Race - le challenge ultime d’une équipe dans notre sport.
Cela veut dire que nous pourrions voir un tout autre type de marins lors de la prochaine édition 2021-22 de la course, puisqu’il faudra être un(e) bon(ne) généraliste. De quoi s’attendre à plus de connexions avec la communauté française.
L’histoire de la France et de The Ocean Race remonte aux tous débuts de la course. En fait, la France était plus représentée lors de la première édition - alors connue sous le nom de Whitbread Round The World Race - que toute autre nation, avec six bateaux au départ de Portsmouth le 8 septembre 1973.
Des marins tels qu’Éric Tabarly, Alain Gabbay et Christine Guillou ont tous mené des campagnes cette année là, et 45 ans plus tard, seulement trois ont soulevé le Trophée : Lionel Péan, Franck Cammas, et Charles Caudrelier. À présent, une nouvelle génération a le regard tourné vers la ligne de départ.
Certains pour la première fois. Paul Meilhat, vainqueur (entre autre) de la Route du Rhum 2018, qui a d’ores et déjà admit qu’il travaillait dur pour assurer sa place lors de l’édition 2021-22 - ce qui d’après ses mots « serait la réalisation du rêve d’une vie ».
Certains ont déjà eu le goût ‘life at the extreme’ - et ont l’envie d’y retourner. Cécile Laguette naviguait à bord de team AkzoNobel en 2017-18, après avoir fait ses débuts au sein du Boatyard en 2014-15. Elle est actuellement engagée sur la Solitaire du Figaro.
D’autres ont déjà marqué l’histoire - et ont maintenant leurs yeux sur le mur des légendes. Jérémie Beyou, qui remportait la course dès sa première participation avec l’équipe de Dongfeng Race Team, et Sam Davies, skipper de Team SCA en 2014-15, qui signait la première victoire d’étape d’un équipage féminin en 25 ans, lorsque les 11 navigantes s’imposaient à Lorient.
Tous et toutes sont au diapason de la philosophie française de la course au large - et à présent, ils et elles sont là pour montrer ce qu’est la touche française à The Ocean Race !